Les enfants ont besoin de croire aux histoires de fantômes. Elles les structurent pour affronter le réel, ce matériau brut. Lacan écrit : « Le réel fait effraction ». Les fictions, histoires, mensonges de nos enfances nous aident à créer un filtre pour pallier les carences du réel. L’art aussi, la musique. Winnicott souligne la nécessité de l’objet et des phénomènes transitionnels. Formidables fictions, des croyances auxquelles le nourrisson s’accroche et qui le construisent car immature pour accéder au réel. C’est la “mère symbolique”, celle ou celui qui fait fonction de, qui lui amène le monde et l’équilibre du nourrisson dépendra de l’équilibre de cette “mère symbolique” elle-même. Et que serait-il sans croyance ? Un adulte dépressif qui n’a pas fait le plein d’incroyables histoires que lui racontait “sa maman”. Un ersatz d’humain, une personnalité « as if » qui fait toujours et en toutes circonstances comme si tout allait bien.
Un chose que l’on croit est vraie.
Natalie Bourgeois